AD WoW 2022 : les 20 projets architecturaux les plus marquants (2024)

Bourse de Commerce – Collection Pinault

Le magnat du luxe François Pinault, fondateur de Kering (ancien groupe Gucci) et le lauréat du Pritzker Prize Tadao Ando ont créé certains des lieux artistiques les plus inattendus au monde, en transformant des bâtiments européens classiques pour en faire autant d’écrins destinés à abriter la collection d’art contemporain exceptionnelle de l’homme d’affaires. Après le Palazzo Grassi et la Punta della Dogana, tous deux à Venise, la nouvelle création du duo redonne vie à ce bâtiment circulaire au dôme vitré qu’est la Bourse de Commerce, à Paris.

Construit au XVIe siècle pour Catherine de Médicis, le palais néoclassique fut remis au goût du jour en 1889 pour l’Exposition universelle. Aujourd’hui, grâce aux interventions quasi chirurgicales réalisées par Ando dans le béton minimaliste qui est devenu sa marque de fabrique, le bâtiment renaît. Une galerie circulaire en ciment suit les courbes de la rotonde d’origine, les œuvres d’artistes racisés côtoient d’anciennes fresques du XIXe siècle dépeignant le capitalisme à l’ère coloniale et, sur le toit, un restaurant Michel Bras offre une vue dégagée sur Paris.

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Bourse de Commerce – Collection Pinault

© Marc Domage

Hauser & Wirth, Minorque

Une galerie commerciale, certes. Mais aussi, et surtout, une destination artistique puissamment immersive, aux facettes multiples: le nouvel avant-poste de la méga-galerie Hauser & Wirth réimagine, tout en élégance, le bâtiment d’un hôpital naval du XVIIIe siècle sur Isla del Rey, une île en majeure partie abandonnée au large de Minorque, aux Baléares. Hauser & Wirth a mis à contribution l’architecte Luis Laplace, Argentin de naissance et Parisien d’adoption, pour y ouvrir, avec une grande sensibilité et dans un souci de durabilité, huit espaces d’exposition blancs, aérés – de même qu’un labo éducatif, un restaurant et une boutique –, créés à même les bâtiments maritimes, tout de pierre et de tuiles. Aujourd’hui, ils donnent sur les jardins de plantes vivaces, d’apparence sauvage, du grand paysagiste hollandais Piet Oudolf, et le chemin qui permet de déambuler parmi les œuvres des sculpteurs les plus acclamés du XIXe siècle, comme Louise Bourgeois et Joan Miró.

Hauser & Wirth, Minorque

© Daniel Schaefer/courtesy Hauser & Wirth

Chapel of sound

Conçue pour ressembler à un immense rocher mystérieusem*nt posé en équilibre précaire dans une vallée montagneuse à deux heures du centre de Pékin, la «chapelle du son» décuple les possibilités inhérentes aux salles de concert. C’est à OPEN Architecture, agence basée à Pékin et dirigée par Li Hu et Wenjing Huang, que l’on doit ce bâtiment spectaculaire. Le béton y est mélangé à une roche locale riche en minéraux, qui lui permet de se fondre dans son environnement. Résultat, les salles musicales, en partie ouvertes, ont quelque chose d’un peu archaïque qui les rapproche des grottes. Elles laissent entrer la lumière naturelle et offrent une vue imprenable sur les environs, semés de vestiges de la Grande Muraille de Chine. Quand la chapelle n’est pas utilisée comme salle de concert, son mélange de traits organiques et industriels, d’espaces ouverts et fermés, d’intérieur et d’extérieur, en fait le lieu idéal pour une contemplation paisible, que ce soit dans l’une des salles ou sur le toit panoramique.

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Chapel of sound

© Jonathan Leijonhufvud

Tecla

Berceau de Vitruve et Palladio et, pourrait-on avancer, de toute l’architecture classique, l’Italie met en œuvre les méthodes de construction les plus modernes pour donner le jour à l’une des toutes premières maisons imprimées en 3D. L’architecte Mario Cucinella, installé à Bologne et Milan, a créé Tecla – dont le nom vient de la cité de Thekla, imaginée par le romancier italien Italo Calvino – avec la compagnie italienne WASP, spécialiste de l’impression 3D. La structure de 60 m2 a été intégralement réalisée en argile prélevée localement; murs tout en courbes et plafonds voûtés abritent un salon, une salle de bains et une chambre minimaliste et confortable. Par sa forme en dôme toute simple et ses matériaux humbles, le projet rend hommage à l’architecture ancienne, tout en tirant parti d’une technologie ultra contemporaine. Il répond aussi aux problèmes de notre époque tels que le changement climatique et la pénurie de logement: une maison Tecla d’une certaine durabilité peut être construite à bas prix – en 200 heures à peine.

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Tecla

© Iago Corazza

Luma Arles

À première vue, l’édifice étincelant dont le lauréat du Pritzker Frank Gehry a couronné le campus créatif pluridisciplinaire de Luma, à Arles, évoque une construction extraterrestre fichée dans une petite ville pittoresque du sud de la France. Mais à mieux y regarder, on remarque des références aux éléments très locaux, tout ce qu’il y a de plus terrestres, qui ont inspiré le grand architecte: l’atrium circulaire en verre et acier qui fait office de base emprunte ainsi sa forme à l’amphithéâtre d’Arles, qui date de l’époque romaine. La façade à facettes, elle, fait écho aux falaises calcaires escarpées de la région. Quid de l’apparence presque pixellisée de sa surface, recouverte de 11 000 panneaux d’acier inoxydable? Il s’agit d’un clin d’œil aux jeux de reflets de Vincent Van Gogh, qui a peint sa Nuit étoilée près de Saint-Rémy-de-Provence.

Luma Arles

© Adrian Deweerdt

Startup Lions Campus

Les habitats des insectes, étonnamment, peuvent devenir une source d’inspiration esthétique: Kéré Architecture, une agence de Berlin, est partie de ces bases humbles pour créer le très sophistiqué campus Startup Lions, au Kenya. Entre les acacias parasols sur les rives du lac Turkana de la vallée du Grand Rift, cet établissem*nt dédié aux technologies de l’information et de la communication, conçu par l’architecte Diébédo Francis Kéré, natif du Burkina Faso, offre un lieu de formation, de réseautage et de logement à 200 jeunes entrepreneurs. Ses deux niveaux de pierre (extraite localement) plâtrée, couleur terracotta, présentent une série de terrasses sous pergolas et un trio de tours hautes, évoquant des cheminées. Celles-ci empruntent non seulement leur apparence mais leurs propriétés thermodynamiques aux termitières que l’on trouve un peu partout dans la région: leur forme anguleuse, rétrécie au sommet, fait monter l’air chaud pour l’expulser, tandis que, plus bas sur la structure, des aérations laissent entrer la fraîcheur.

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Startup Lions Campus

© Kere Architecture

Musée de l’Astronomie de Shanghai

L’équipe de Ennead Architects a marqué à jamais le monde de l’astronomie il y a deux décennies, en réussissant l’exploit de placer la sphère blanche et pleine d’un planétarium au sein d’un cube de verre étincelant, au musée d’Histoire naturelle de New York. Voici qu’ils révèlent les courbes, torsions, et superpositions complexes du musée de l’Astronomie, à Shanghai: avec ses 39 000 m2, c’est le plus grand musée jamais dédié à cette science. L’associé d’Ennead, Thomas J. Wong, a conçu les arches argentées du bâtiment et les éléments «en ruban» qui évoquent la trajectoire des corps célestes. Mais les trois éléments clés de l’édifice – l’oculus ouvert dans l’entrée, la sphère du planétarium qu’on devine au-dessus de la ligne du toit et un dôme inversé au cœur même du bâtiment – ne sont pas de simples métaphores représentant les orbes du cosmos. Chacun est un instrument d’astronomie à part entière, permettant aux visiteurs de suivre la course du soleil, de la lune et des étoiles, et d’observer le ciel de nouvelles façons, ô combien surprenantes.

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Musée de l’Astronomie de Shanghai

© ArchExists

Musée de l’Académie des Oscars

Renzo Piano, lauréat du Pritzker Prize, était l’architecte idéal pour l’Académie américaine des arts et sciences du cinéma, qui lui a confié ce nouveau musée de Los Angeles. Non seulement connu pour ses projets culturels – comme la Menil Collection, à Houston, ou le Whitney Museum à New York – il est aussi un immense cinéphile. Pour créer le musée des Oscars – près de 28 000 m2 et 482 millions de dollars – Renzo Piano a transformé un jalon monumental de la ville: un grand magasin Art déco, de style «paquebot» – feuille d’or comprise – érigé en 1939 et à présent reconverti en galeries. Puis il l’a jumelé à une salle de cinéma de quelque 100 m2, sans lésiner sur la moquette rouge. Nichée dans une sphère récente – et déjà iconique – en verre et béton, elle s’inspire des zeppelins du début du XXe siècle. (On l’a aussi comparée à l’Étoile Noire dans Star Wars). Pour connecter les deux bâtiments, deux ponts élégants et un escalier externe, dans le style industriel chic du centre Pompidou qui a fait la renommée de Piano.

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Musée de l’Académie des Oscars

© Iwan Baan/ Courtesy Academy Museum Foundation

Neue Nationalgalerie

À la fois musée d’art et symbole suprême du modernisme, la Neue Nationalgalerie a été l’une des plus importantes dernières œuvres de Mies van der Rohe et le seul bâtiment qu’il ait conçu en Europe, après avoir fui l’Allemagne juste avant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, après près d’une décennie de réfection méticuleuse sous la houlette de l’architecte britannique David Chipperfield – la première initiative de ce genre depuis l’inauguration du musée en 1968 – les changements sont presque imperceptibles mais les améliorations, elles, sont indéniables. Parmi les éléments mis à jour, on compte le tout nouveau vitrage du mur en rideau de verre, une toiture en acier remise à neuf, un niveau inférieur reconfiguré au cœur du socle en granit de la structure, qui contient vestiaire, café, boutique, etc. En tout et pour tout, ce travail a nécessité le démontage et la restauration chirurgicale de près de 35 000 éléments.

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Neue Nationalgalerie

© Simon Menges

Museum of the Future

Le nouveau «musée de l’avenir» de Dubaï ne passe pas inaperçu, même dans une ville pleine de merveilles architecturales qui sont autant d’exploits de l’ingénierie contemporaine. Shaun Killa, de la firme locale Killa Design, a conçu la forme allongée, en anneau vertical, de l’édifice – près de 30 000 m2 et pas une seule colonne – pour créer le maximum d’effet. Et c’est un succès. Avec sa façade en acier inoxydable recouverte des calligraphies arabes illuminées de l’artiste Mattar bin Lahej, la structure est vouée à devenir instantanément iconique (et pas seulement sur Instagram). Mais la prouesse n’est pas seulement esthétique: avec un souci de durabilité exemplaire, le bâtiment a été conçu pour être alimenté par l’énergie solaire passive, et il consomme très peu d’eau et d’énergie. D’ailleurs, ce musée est si écologique qu’il sera l’un des premiers édifices du genre, au Moyen Orient, à recevoir la certification environnementale «LEED Platinum».

Museum of the Future

© GIUSEPPE CACACE/AFP via Getty Images

Frick Madison

Initialement installé dans un hôtel particulier néoclassique désormais en travaux, la collection new-yorkaise Frick vient de déménager sur Madison Avenue dans un lieu tout aussi emblématique : le bâtiment brutaliste conçu par Marcel Breuer en 1966. Accueillant le Whitney Museum of American Art dans un premier temps, l’espace a ensuite servi d’annexe au Metropolitan Museum of Art, avant d’accueillir la Frick Collection. Avec une scénographie entièrement repensée, les œuvres de Bellini, de Fragonard et de Vermeer jouissent donc aujourd’hui d’un nouveau décor, mais aussi de nouveaux rapprochements (très bien sentis) avec des œuvres contemporaines, comme celles du peintre Doron Langberg. Le modernisme des murs de béton gris sombre, des plafonds à caissons et des sols en ardoise tranchent superbement avec les œuvres de maîtres anciens et les révèlent sous un jour totalement neuf.

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Frick Madison

© Courtesy Frick Madison

Cheval Blanc Paris

Malgré son attachement historique à Paris, le groupe LVMH n’avait aucune antenne de sa chaîne d’hôtellerie Cheval Blanc dans la capitale. Après plus de dix ans de négociations et de travaux, c’est maintenant chose faite. Peter Marino dévoilait début septembre sa transformation du bâtiment iconique de la Samaritaine, ce grand magasin Art Déco conçu en 1928 par Henri Sauvage. «Nous avons voulu investir ce lieu emblématique tout en respectant son architecture et son esprit Art Déco», a expliqué l’architecte star, reconnu pour son approche aussi sophistiquée que démesurée du luxe. Avec ses panneaux-écrans incrustés de mica, ses murs en marqueterie de paille et ses ascenseurs recouverts de cuir, la mise en scène du Cheval Blanc ne fait pas exception. Ce lieu cossu est décoré de mille œuvres d’art et de design, dont une flopée de meubles vintage inestimables de Maria Pergay, Charlotte Perriand et Jean Lurçat, mais aussi de créations plus contemporaines et inédites, parmi lesquelles des installations lumineuses signées Thierry Dreyfus, des panneaux en bronze de la sculptrice Ingrid Donat, un comptoir en laiton patiné par l’artiste Thierry Leproust et encore un escalier sculpté par François-Xavier et Claude Lalanne.

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Cheval Blanc Paris

© Alexandre Tabaste

Ca’n Terra

Les architectes Antón García-Abril et Débora Mesa de l’Ensamble Studio sont les maîtres de la réutilisation adaptative. Située sur l’île méditerranéenne de Minorque, leur «maison appartenant à la terre», ou Ca'n Terra en catalan, offre une nouvelle vie à une mine de grès abandonnée du XIXe siècle. Et quelle vie ! Dans cette résidence rappelant les tombes égyptiennes et les habitations des Amérindiens dans les falaises, impossible de distinguer l’intérieur de l’extérieur, l’organique du manufacturé : tout s’entremêle dans une symbiose totale. Lits, canapés et poufs tout confort reposent sur des socles en pierre et dans des niches naturelles. Plus loin, un évier de cuisine relie deux blocs de pierre taillée et une grotte ancestrale accueille une sublime piscine. Enseignant au MIT, le duo d’architectes a commencé par scanner le lieu. À partir des plans 3D réalisés, il a fait découper des puits de lumière dans les parties les plus sombres et installer des murs et des fenêtres en plastique translucide. L’enjeu : diviser cet espace immense tout en l’inondant de lumière.

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Ca’n Terra

@ Iwan Baan

Le marché de Matamoros

Situé dans une zone résidentielle au nord du Mexique, le marché couvert de Matamoros sert de prototype à de futurs bâtiments publics destinés à être construits facilement et rapidement. Une structure rectangulaire en briques, aux formes futuristes, s’organise autour d'une cour centrale extérieure à partir de laquelle se distribuent des rangées d’étals, reliées par des couloirs et surmontées de toits trapézoïdaux inversés et troués. Ces ouvertures sont destinées à laisser l'air chaud de s’échapper et à faire entrer la lumière du jour tout ménageant de larges zones d’ombre. Inspirés par le marché de Mexico City, les architectes du projet – Gabriela Carrillo, Carlos Facio, Eric Valdez, Israel Espín et José Amozurrutia du collectif C733 – prévoient d’entourer le bâtiment de jardins et d’espaces de sociabilité. Conçu pour isoler de la chaleur et récupérer des eaux de pluie, le prototype a été pensé en matériaux durables et préfabriqués.

Découvrez le marché de Matamoros

Le marché de Matamoros

© Rafael Gamo

GES-2 Maison de la Culture

Pour son premier projet en Russie, l’architecte star Renzo Piano a transformé une ancienne centrale électrique moscovite en complexe culturel monumental abritant des salles d'exposition et de spectacle modulables, une bibliothèque, une boutique, un restaurant, des salles de classe, des ateliers et des espaces pour accueillir des artistes en résidence. Autrefois occupée par des turbines à vapeur tournant dans l’obscurité, l’usine de 1908 a désormais des airs de cathédrale. Renzo Piano a inondé la centrale électrique de lumière naturelle en remplaçant les plafonds et les fenêtres à petit* carreaux par de grands panneaux de verre. Mais l’architecte ne s’est pas complètement débarrassé des éléments industriels d’origine, au contraire. Les canalisations, colonnes et poutres ont été mises en valeur par cette reconversion architecturale faisant la part belle au paysage environnant. La façade de cette Maison de Culture donne en effet d’un côté sur un bosquet de bouleaux et de l’autre sur un talus descendant vers la rivière. Étalé sur près de 20 000 m2, le lieu a été commandité par la fondation V-A-C du magnat du gaz Leonid Mikhelson. Après Venise en 2017, c’est le deuxième lieu qu’inaugure cette fondation d’art contemporain.

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GES-2 Maison de la Culture

© Gleb Leonov

Park Union Bridge

En acier incurvé lisse et brillant, le nouveau pont de Park Union relie depuis cet été le parc de Colorado Springs auMusée Olympique et Paralympique américain de la ville. Sa forme étant inspirée par le mouvement des athlètes, la structure semble littéralement flotter au-dessus de la gare de triage qu’elle surplombe et qui semblait auparavant infranchissable. Ce sont les architectes de l'agence new-yorkaise Diller Scofidio + Renfro, qui ont dessiné ce pont de 76 mètres formant une double boucle. Le résultat est virtuose techniquement et esthétiquement : la structure du pont agit non seulement comme un arc et une poutrelle, mais elle a également été préfabriquée hors-site et installée en moins de huit heures. Aujourd’hui, cette passerelle complète la structure fluide du musée, lui aussi signé Diller Scofidio + Renfro. Accueillant marcheurs et les cyclistes, elle s’enfile au-dessus des voies ferrées et offre deux points de vue remarquable : sur le centre-ville de Colorado Springs à l’est, et sur les Rocheuses et lePikes Peak à l'ouest.

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Park Union Bridge

© Jason O'Rear

Le pavillon Audrey-Irmas

Le défi était de taille mais l’Office for Metropolitan Architecture (OMA) l’a relevé avec brio : construire une extension à la mythique synagogue deWilshire Boulevardà Los Angeles, connue pour son style très spécial hybridant byzantin et roman. Sous la direction de Shohei Shigematsu, le cabinet d’architecture a imaginé un bâtiment en forme de parallélogramme à façade inclinée, un peu éloignée de la synagogue historique pour ne pas lui faire trop d’ombre. Perforée de fenêtres rectangulaires illuminées ici et là, cette extension brille donc aujourd’hui dans la nuit comme une lampe marocaine. Le jour, c’est son inclinaison vers Wilshire Boulevard qui lui donne une allure si dynamique. Concrètement, le lieu a été pensé comme un palais des congrès qui se déploie sur 3 étages. Le premier niveau accueille une grande salle de bal dotée d'un plafond voûté en bois dont les courbes rappellent le dôme de la synagogue. Le deuxième étage abrite une chapelle s'ouvrant sur une terrasse et le troisième un centre communautaire s'enroulant autour d'un jardin circulaire menant à un toit-terrasse.

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Le pavillon Audrey-Irmas

© Jason O'Rear

Stade national du Japon

C’est la principale arène à avoir accueilli les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo l’été dernier. Conçu par l'architecte Kengo Kuma, la Taisei Corporation et la société Azusa Sekkei Co, ce stade de forme ovale célèbre le savoir-faire ancestral nippon en matière de construction en bois, et notamment de treillis. Constitué d'avant-toits superposés et multicouches, il est recouvert de fines bandes de pinRyūkyū d’Okinawa et de cèdre provenant de tout le Japon. Malgré la taille exigée par le projet – près de 1 85 000 m2 censés accueillir 68 000 sièges – Kengo Kuma a souhaité que le stade conserve une dimension humaine et un caractère intimiste. Il a donc prévu de faibles hauteurs de plafond et a fait varier les fréquences et la densité du bardage des lattes en bois recouvrant le bâtiment. Les zones de circulation derrière les gradins accueillent par ailleurs près de 50 000 plantes. Visibles de l’extérieur, elles font communiquer ce stade avec le parc qui l’entoure.

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Stade national du Japon

© Carl Court/GettyImages

Musée du site de la tombe d'Humayun

Ce sont les architectes Pankaj Vir Gupta et Christine Mueller qui ont été chargés de concevoir ce musée destiné aux visiteurs du site de la tombe d’Humayun, le fameux mausolée moghol du XVe siècle ayant inspiré le Taj Mahal. Ayant vocation à faire connaître les traditions de la région, ce musée sera la première architecture à être construite sur un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco en Inde. Destiné à se fondre dans le décor et à mettre en valeur le site, le musée sera donc en grande partie souterrain et éclairé par un ingénieux système de puits de lumière et de cours intérieures. Fondateur du cabinet vir.mueller de New Delhi, l’architecte Vir Gupta s’est notamment inspiré des structures traditionnelles de l’architecture moghole mais aussi des baolis, ces puits sacrés souterrains bordés d’escaliers et typiques du nord de l’Inde.

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Musée du site de la tombe d'Humayun

© Ashish Sahi

Palais Lal Bagh

Propriété de la prestigieuse dynastie marathe des Holkar, le palais Lalbagh est emblématique du style néo-Renaissance italienne, tant choyé par la haute société indienne à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Malgré son importance, la bâtisse est laissée à l’abandon pendant plusieurs années au cours desquelles elle est gravement endommagée. C’est pour cette raison qu’une réhabilitation est aujourd’hui prise en charge par le Fonds mondial pour les monuments. L’architecte Abha Narain Lambah, basée à Mumbai et spécialisée dans la préservation de grands sites historiques indiens, a orchestré la restauration de ce lieu unique réputé pour sa décoration d’intérieur. Grâce à son travail et à celui de son équipe, les colonnes en marbre italien Breccia Violetta, les lustres de Murano, les dorures et les centaines de chaises tapissées en soie du palais ont retrouvé leur lustre d’antan. La demeure est désormais digne des jardins qui le bordent. Ce derniers possèdent une des plus belles roseraies du pays.

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Palais Lal Bagh

© Talib Chitalwala

AD WoW 2022 : les 20 projets architecturaux les plus marquants (2024)
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Author: Allyn Kozey

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